Inexorablement. Je ne veux pas savoir reconnaître dans quel cas mon intérêt serait d'oublier ou au contraire de me souvenir.
Dans un précédent post, je me suis exprimé sur la mémoire et l'empreinte des souvenirs. Alors, l'oubli représente beaucoup trop, à mes yeux, un mouvement de destruction de la mémoire.
Pourtant, je crois être capable d'oublier ce qui me laisse indifférent. C'est une toute autre question que d'oublier ce qui m'est insupportable. Cet oubli là pourrait avoir lieu aussi et constitue ce que la psychanalyse décrit comme le refoulement inconscient.
Fondamentalement, la domination des souvenirs douloureux comme leur mise à l'écart ne font pas partie de ma manière d'être.
Mon Amour, je ne t'oublierai jamais. Même si je devenais Alzheimerien. Je suis maudit. Depuis janvier 2006.
Plus de six années au cours desquelles j'imagine et sais que tu n'as rien pu oublier. Ainsi, je pense que la mémoire de nous deux a pu t'apparaître comme une ennemie de ta vie d'humain et j'espère qu'elle ne t'a pas empêché de la poursuivre comme de mener tes projets.
Le chagrin de ce qui a eu lieu ne nous quittera pas.
Il me semble que parvenir à oublier ce qui a été, ce qui est arrivé, aurait été pour toi une façon de te rendre plus maître de la suite de ton existence.
L'effacement de toute trace de douleur, de crainte, de certitude, ce peut être cela l'oubli.
Tu ne peux pas me lire. J'ai disparu il y a des années. Tu n'as jamais pu venir te recueillir.
