J'ai ouï ce matin les Matins de France Culture, car, sur France Culture, on a besoin de se rappeler que le matin, eh bien, c'est le matin. La tautologie, ou plutôt la totologie, ne leur fait pas peur. Dans le poste parisien, c'est comme ça. A est A. Cest rassurant. Surtout le matin quand on revient au monde réel et à sa dure... réalité. Et pour la première fois, j'ai écouté monsieur Slama, monsieur Alain-Gérard Slama. Au début, encore dans mes brumes matutinales, j'ai cru que l'on parlait de cette forme nouvelle de poésie : le slam. Combien me gourrais-je ! Il s'agissait de monsieur Alain-Gérard Slama, qui chronique au Figaro, et qui prononce tous les mercredis matins sur le Poste parisien une chronique chronique, mais périodique, chroniquant chroniquement la chronicité de la chronique comme une fièvre : il parle de politique. Sa topique du jour était l'esprit de la Constitution de 1958 et l'évolution de son interprétation dans les années qui suivirent jusqu'à aujourd'hui. Intéressant, mais de droite. Le point de départ : le simple constat lucide que le 18 juin, ce sera Waterloo pour la droite française, car tous les pouvoirs légitimes (présidence, parlement, régions, départements, municipalités), ou presque, seront concentrés dans les mains du PS et de ses alliés. Hollande serait donc le nouveau Wellington. Le propos était clair : ils ont trahi de Gaulle et l'esprit de la constitution de la Ve. Qui ça ils ? Bin, voila, on ne sait pas ! De Gaulle, ce matin était rousseauiste, était républicain, était le défendeur des partis, qui se voyaient protégés par la Constitution. Tout ça, tout ça... les concepts étaient confus. On parla de démocratie directe. Chose singulière : la démocratie athénienne était une démocratie directe, la Ve est une démocratie confisquée. Il suffit de se souvenir du mépris et de la condescendance que l'on manifesta naguère à l'endroit de Poutou ou de madame Arthaud, de Mélenchon, la bête noire des médias,voire de Bayrou. J'écoutais Slama et me demandai pourquoi la droite dite républicaine allait s'écrouler dans les semaines qui vont venir. Et au fur et à mesure de mes songeries, je vis se défaire le discours de ce brave homme qui s'installe sur le radeau de la Méduse des cinq années à venir parce qu'il reste fidèle à son idée du Général de Gaulle. Belle fidélité qui va au-delà de la mort. Rare, en ce moment où les rats quittent le navire sarkoziste. Le Figaro lâcherait-il Sarkozy à quatre jours du premier tour : http://www.lefigaro.fr/ ?
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