Le rêve : votre idole vous emmène avec votre bande dans une station de ski, loin des gens. Là, non seulement, il y a votre idole mais aussi d'autres idoles que vous admirez depuis tout petit : Moïse et Elie. Comme vous êtes des disciples attentionnés, vous leur montez des abris, des tentes. Au début, c'est gentil. Mais est-ce que, quand on aime les gens, on n'a pas parfois un peu tendance à vouloir en faire sa propriété ? Ces abris, est-ce que ce n'est pas une manière de vouloir les garder avec soi ? Un abri, c'est un peu une boîte. On peut les y enfermer. Et après, on dira : Elie, Moïse et Jésus logent chez moi ! Et ensuite, qui sait, on pourra peut-être faire visiter et faire payer l'entrée... N'est-ce pas ce que nous avons tendance à faire, nous autres croyants ? Jésus nous rejoint, il nous emmène un peu à part. Est-ce qu'il n'y a pas le risque qu'on le garde pour soi ? Qu'on le mette dans une boîte ? Et qu'on dise aux autres : Jésus, c'est moi qui l'ait. Toi, tu n'as pas Jésus. Toi, le photographe qui le représente par un crucifix dans un verre d'urine, tu n'as pas le droit de dire que tu l'as rencontré comme ça. Et je ne veux pas entendre que tu l'as rencontré pandant l'épidémie de sida, qu'il était présent au milieu du sang et du sperme contaminés des malades, les rejoignant dans ce qui était le plus dégradant pour eux. Toi, l'homme de théatre italien, tu n'as pas le droit de représenter Jésus comme un immense visage qui regarde la douleur du père et du fils face à la vie qui part, la maladie qui enferme un père dans ses excréments. Et je ne veux pas écouter ce que tu as à dire.
On dit que l'amour rend aveugle. En l'occurence, notre amour de Jésus, parce que nous pensons que nous sommes les seuls à la comprendre, que nous sommes propriétaires de ce qu'il serait vraiment, nous rend sourds à ce que disent les autres du Jésus qu'ils ont rencontré. Les disciples sont facinés par l'image qu'ils ont devant les yeux. Et si la vue mparche à fond, l'ouïe se met en panne : ils n'ont pas entendu le coeur du message qui est "se relever des morts". Alors, il faut que Dieu sorte la grosse artillerie (un nuage, une ombre, une voix du ciel...) pour leur dire : "écoutez ce qu'il dit".
Et nous, aurons-nous besoin que Dieu sorte la grosse artillerie pour que nous comprenions que vouloir s'approprier Jésus, c'est le meilleur moyen de ne plus entendre son message ? Saurons-nous suffisamment l'aimer pour le lâcher, admettre qu'il appartient à tous, et que, c'est à travers eux qu'il nous parle aussi. Car, comme le chante Didier Wampas : "Même en amour, la propriété c'est du vol".
Stéphane Lavignotte, pasteur ERF
On dit que l'amour rend aveugle. En l'occurence, notre amour de Jésus, parce que nous pensons que nous sommes les seuls à la comprendre, que nous sommes propriétaires de ce qu'il serait vraiment, nous rend sourds à ce que disent les autres du Jésus qu'ils ont rencontré. Les disciples sont facinés par l'image qu'ils ont devant les yeux. Et si la vue mparche à fond, l'ouïe se met en panne : ils n'ont pas entendu le coeur du message qui est "se relever des morts". Alors, il faut que Dieu sorte la grosse artillerie (un nuage, une ombre, une voix du ciel...) pour leur dire : "écoutez ce qu'il dit".
Et nous, aurons-nous besoin que Dieu sorte la grosse artillerie pour que nous comprenions que vouloir s'approprier Jésus, c'est le meilleur moyen de ne plus entendre son message ? Saurons-nous suffisamment l'aimer pour le lâcher, admettre qu'il appartient à tous, et que, c'est à travers eux qu'il nous parle aussi. Car, comme le chante Didier Wampas : "Même en amour, la propriété c'est du vol".
Stéphane Lavignotte, pasteur ERF